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vendredi 26 août 2016

"Bloqués" dans les Exumas...

Vous nous direz, y-a pire comme destination pour rester bloqués...

Comme prévu, nous sommes partis mardi de Stocking Island (Georgetown) pour remonter tranquillement vers le nord des Exumas Cays, Nassau, puis les Abacos. On surveille toujours Fiona, la tempête tropicale, mais surtout une turbulence en cours de formation qui devrait nous arriver dessus dans les prochains jours, si elle se forme. Pour l'instant il y a 60% de chance que ce soit le cas...
Ainsi, après une très belle nav toute à la voile avec une vitesse moyenne de 6 noeuds sur près de 18 miles, on s'est posé à Bosie Cay pour la nuit. 



Alex a fait un peu de planche en fin de journée et on s'est trouvé une conch pour le diner. Par contre, c'est bien un des pires mouillages que nous ayons pu faire jusque là. La houle s'est mise à rentrer comme jamais et nous a tapé de travers toute la nuit. 
Après notre point météo du matin, on décide de rester encore dans le coin jusqu'au lendemain. La turbulence vient de passer la Guadeloupe et se dirige doucement vers les Turks et le Sud-Est des Bahamas. 


On fait donc une petite nav de 4 miles par l'intérieur des cays, jusqu'à William's Cay, c'est magique. Nous mouillons dans pas plus de 3m d'eau, face à 2 magnifiques criques et au coeur des eaux cristallines des Exumas. Ces paysages, que nous commençons à connaître, nous émerveillent toujours autant. Les différences de lumière à mesure que le jour défile leur donnent des allures plus ou moins chaudes, mystérieuses, intimistes ou festives. Faire de la photo dans ces petits coins de paradis n'est qu'une partie de plaisir...


Notre future maison de vacances...

Après un après-midi "loisirs", planche à voile, PMT, pêche au filet, recherche de conch, nous nous ferons un bel apéro couché de soleil avant de sombrer dans les bras de morphées pour une douce nuit.





A tester pour les prochaines soirées cocktail : le Bahama Mama !
Nouveau check météo, on fait demi-tour, la turbulence n'est toujours pas passée en tempête ou cyclone, mais elle se dirige droit sur nous. On avait repéré et contacté Emerald Bay Marina à proximité de Georgetown, elle est réputée pour être bien abritée, pas trop chère et tout à fait "friendly". C'est parti pour 12 miles en sens inverse avec du vent et de la houle !!! C'est dommage, mais c'est le jeu d'être dans cette région pendant la saison cyclonique. Il vaut mieux cela que de se retrouver piéger en pleine nav ou être dans un mouillage peu abrité en pleine tempête...
Effectivement cette marina est parfaite et nous ne sommes pas les seuls à être venus s'y abriter pendant ces quelques jours incertains. Les bateaux sont amarrés comme jamais, on dirait de véritable toile d'araignée. Il nous faudra près d'une heure pour bien préparer le bateau à une éventuelle petite tempête. Voilà qui est fait. On a bien mérité notre soirée au pub !



Bon, bah, le dicton "mieux vaut prévenir que guérir" est tout à fait approprié à notre situation du jour. RAS, rien à signaler, la turbulence a bien diminué en force et ne s'est toujours pas déclarée en tempête ; elle se dirige maintenant vers la Floride. On repart demain pour rejoindre Staniel Cay, en espérant avoir quelques jours paisibles devant nous...

Parce que OUI, nous avons une prochaine visite de prévue, et pas n'importe laquelle !
C'est, c'est ... Super Connard, Le Bolosse, Super Tonton, qui nous fera l'honneur de passer 20 jours avec nous aux Abacos en octobre ;-) Peut-être même accompagné de son acolyte Pat... On vous attend les copains !

mardi 23 août 2016

Des Ragged Island à Great Exuma

Comme prévu, nous continuons tranquillement notre remontée vers le nord et les Abacos. Pour rejoindre Great Exuma au départ des Ragged, 2 solutions se présentaient à nous : gagner la pointe sud de Long Island, remonter toute la côte Est, puis traverser jusqu'à Georgetown ; comme ce que nous avions fait avec Max et Claudine, les parents d'Alex en mai. Ou bien naviguer sur un immense flat avec vraiment peu d'haut, sur plus de 20 miles. Après de nombreuses lectures de blogs, recherches de routes, moults calculs de marée, profondeurs, ... Alex en est certain, ça passe ! C'est donc décidé, nous passerons par le nord et rejoindrons Great Exuma en passant entre Hog Cay et Long Island. Pour cela nous devons être précis dans notre timing et nous présenter à marée haute au début du flat, car avec nos 1,65m de tirant d'eau, nous allons parfois n’avoir pas plus de 60cm sous la quille... 

Jeudi 18 août à 8h30, nous quittons Ragged Island pour nous rendre à 52 miles de là, à Stony Cay pour y passer la nuit. Cette traversée est une des plus agréables que nous ayons faites jusque là. La météo est parfaite, 10/12 noeuds de vent d'Est, nous sortons les voiles, un ris à la grand voile et tout le génois dehors, nous avançons à 6 noeuds, c'est parfait ! Depuis notre départ, il ne nous est pas arrivé souvent de pouvoir naviguer ainsi, juste au souffle du vent et au son de l'eau qui glisse sur la coque, c'est paisible... Moi, j’apprécie de plus en plus et appréhende de moins en moins. Je me débrouille avec à peu près toutes les manoeuvres, même être bien à la gîte ne me donne plus l’impression qu’on va se retourner ;-) Seule cette fichue barre avec de la houle de travers me regarde encore de haut ! Vers 15h, le vent tombe et s'établit à 6 noeuds, on mettra en route la bête afin de s'assurer une arrivée avant la nuit. Il nous faudra même ranger le génois, il faseye de trop...


En toute fin journée, nos nombreuses heures de pêche à la traine et prises « non comestibles », sont enfin récompensées, Alex sort de l’eau notre première Dorade Corifène. De taille parfaite pour nous deux, on se fera un délicieux carpaccio et de bons petits pavés ! Nous sommes arrivés à Stony Cay vers 18h30, juste le temps de faire un petit plouf. Le mouillage roule un peu, mais nous passerons tout de même une bonne nuit. Nous avons eu la chance d’avoir une belle pleine lune rien que pour nous, au milieu de cet immense océan, à plus de 20 milles des premières côtes habitées… Magique !



Le lendemain, départ à 6h, nous arrivons sur le flat un peu plus tôt que prévu, juste avant l’étale de marée haute, c’est parfait. 



On naviguera près de 4 heures entre 1,90 et 4 mètres d’eau sous le bateau, c’est complètement dingue ! Tout est bleu autour de nous, seules de légères nuances de bleu nous permettent de distinguer l’eau, du ciel… Nous mettrons le bateau à la dérive quelques minutes pour profiter d’un bain dans ces eaux translucides. Nous sommes seuls au monde…






Nous voilà de retour dans les Exumas, pour notre plus grand bonheur. Nous mouillons devant Stocking Island à 14h30, cet îlot est toujours aussi beau. Déjà qu’en mai il n’y avait pas grand monde, mais alors là, c’est le pied !


Aussitôt mouillés, nous mettons l’annexe à l’eau et nous partons sur Georgetown faire notre « custom ». Nous avons la mauvaise surprise de découvrir que si nous étions arrivés une semaine plus tôt, nous n’aurions pas eu à re-payer notre permis de navigation dans les eaux bahaméennes… Celui-ci est valable 1 an et si vous quittez le territoire pour un temps, vous devez revenir dans les 3 mois suivants sa date d’émission… Bref, comment dépenser bêtement 300$ ?!? 
Bon, et puis, comme c’est un peu étrange que nous revenions aux Bahamas après avoir été à Cuba pendant 1 mois, nous avons eu le droit à un interrogatoire en règle d’un agent de l’immigration pas très commode. Et sinon, (avec vos têtes) vous faites comment pour vivre ? En gros, il nous soupçonne de bosser avec le bateau et notamment de proposer des croisières plongée… Enfin, on suppose. On l’aurait bien invité à venir sur Vega pour qu’il comprenne qu’il nous serait difficile de proposer des croisières avec notre voilier, mais cela aurait été mal vu… ;-) Bref 2, nous n’avons un visa que pour un mois au lieu de 2, qu’il nous faudra faire renouveler aux Abacos.

Après une nuit calme comme jamais, nous regardons ce que nous pouvons faire comme plongée ou PMT dans le coin. Nous pensons partir lundi pour continuer notre route en remontant tous les Exumas Cays. En attendant, nous surveillons Fiona, une tempête tropicale qui se dirige sur les Bermudes, ainsi que 2 autres phénomènes en cours. Ici, il y a des trous à cyclone assez bien abrités, donc mieux vaut rester dans les parages pour l’instant… Et puis Alex a pas mal à faire avec le boulot et nous avons internet sur le bateau, donc c’est bien pratique. 

Dans l’après-midi nous partons pour Mistery Cave, un trou bleu où nous pouvons plonger en bouteille. C’est ma première plongée souterraine, je flippe un peu quand même. C’est assez hallucinant de passer du turquoise de l’eau à l’entrée du trou bleu, au noir total des grottes à plus de 20 mètres en dessous. Je n’étais pas certaine d’y arriver. Bon, j’avoue avoir pressé un peu Alex sur le retour, il me tardait d’apercevoir à nouveau la lumière du soleil et l’entrée du trou…







Voilà, nous reprenons bien vite nos habitudes bahaméennes, baignade, plongée/PMT, apéro cocktail, couché de soleil, nuit calme, grâce matinée, … 





Cette douceur de vivre, leitmotiv de toute une population, nous laisse rêveurs…

dimanche 21 août 2016

Les Ragged Island, les îles oubliées

20 heures, la vue des Ragged Island nous ravie. La nuit tombe et nous devons faire vite afin de nous faufiler entre ces hauts fonds rendant si particulière l’approche des côtes bahaméennes. La météo est assez capricieuse mais les cayes découpées offre aux navigateurs de nombreux abris. Nous jugeons l’axe de la houle qui s’enroule sur la pointe sud, la direction du vent, les bancs de sable pour finalement atterrir proche d’une de ces plages paradisiaques dont l’archipel à sa recette propre. Le mouillage se fait dans 2,50 m d’eau, nous sommes à marée basse, on est large ! 
Durant notre premier périple dans cette région du globe, il ne nous est arrivé que très rarement de poser la pioche dans plus de 4 mètres d’eau. Il faut se rendre compte que l’archipel des Bahamas est un gigantesque univers de sable et herbiers dont la profondeur oscille entre 10 cm et 5 mètres si ce n’est à l’approche des tombants plongeants dans les abysses de l’océan atlantique. A plusieurs reprises nous avons navigué sur plus de 50 miles sans que le sondeur n’affiche plus de 4 mètres. Situation stressante pour toute personne connaissant la mer, cela devient un met apaisant quand elle se familiarise avec la région. Il faudrait une tempête sur ces zones avant de voir s’élever à la proue du navire une vague effleurant le davier d’étrave, un vent de 15/20 nds soulèvent avec peine un clapot de 60 cm… 



La nuit fut bonne, le vent toujours présent le lendemain matin au réveil. Un gros petit dèj et l’on part avaler la dizaine de miles qui nous sépare de la baie abritant le village de Duncan Town située sur l’ile principale de ce collier d’îles. C’est marrée basse, il va falloir slalomer car nous préférons contourner par l’intérieur et bénéficier ainsi de la protection du large par les ilots. Un slalome par ci, une marche arrière par la, oups, ça remonte. On sert les fesses, 10 cm sous la quille par moment cela ne laisse pas beaucoup de marge, mais nous avons le temps et, équipé de lunettes polarisées, il en devient un jeu de trouver le meilleur passage. Puis, les fonds s’affaissent, nous voila rentrés dans la baie. Nous sommes bien les seuls, rien d’étonnant à cette saison de l’année. 


Avec un point culminant à 63 mètres sur un ensemble de 700 îles et 2300 ilots, on comprendra que les Bahamas ne sont pas une zone ou les voileux des caraïbes viennent passer la saison cyclonique même si, protégé par Cuba, les ouragans n’y passent que très exceptionnellement. Pour éviter cette saison tapageuse, nous avions prévu de séjourner sur Cuba, mais comme vous avez pu le lire, on préfère somme toute un coup de poker ici en mettant toute les conditions de sécurité de notre coté que de rester dans ce pays si inhospitalier. Nous devons au plus rapidement nous positionner à moins de 24 heures de navigation d’une marina protégée. Nous avons établi une carte à cet effet. Y sont représentées toutes les marinas susceptibles « d’encaisser » un cyclone avec le rayonnement possible de nos fameuses 24 heures. Certains voileux nous demandent avec stupeur ce que nous faisons encore ici à cette période, certainement ignorent-ils que de nombreux bateaux hivernent en marina aux Bahamas. De cette caractéristique quelque peu inquiétante, nous en tirons aussi le plus grand bénéfice : nous sommes seuls, et je ne pense pas que cela change durant tout le mois et demi à venir. Alors que plus de 16 000 bateaux passent aux Bahamas durant la seule période du mois de mai, un seule se trouve aux Ragged, le notre et c’est le pied ! Florinda nous le dira : « oui les bateaux viennent nous voir ici, dans cette baie, c’est 20 yatchs qui sont mouillés à la saison... ! »
La baie est magnifique, protégée du large par Ragged Island et Hog Cay. Le rapprochement de ces deux îles forme une passe au milieu de laquelle baigne un ilot bordé de quelques récifs. Nous retrouvons une connexion internet à bord, de nombreux coup de fil à passer et des chamboulements dans mon travail vont m’y accrocher de longues, très longues heures. Une fois ce cyclone administratif avalé, il est temps de profiter de ce que cet archipel nous offre. Sable blanc, eau cristaline, recherche de conchs pour le diner, farniente et photos. 





Régulièrement de petites embarcations de pêche nous croisent, les bras se lèvent et les sourires sont là, pas de doute nous sommes aux Bahamas. Les noirs ont cette chance déconcertante pour le tout blanc que je suis de pouvoir vous afficher leur contentement à plus de 100 mètres de distance, il est aisé de voir qu’ils nous sourient grâce au contraste de la blancheur de leurs dents sur leur peau mate ! J’en fait de même mais je me doute que le résultat reste sans équivoque. La journée se dissipera aussi vite qu’une vapeur d’essence. Que le temps est bon ici. Il est temps d’aller se reposer, le lendemain une nav de 70 miles nous attend, gros vent et houle de face.
Lendemain matin, enracinés à cette atmosphère cotonneuse, nous repoussons en toute logique notre départ. « Passons la journée ici, j’ai pensé à une nouvelle route. » Après deux nouvelles heures passées sur l’ordi pour le boulot, armés d’appareils photos et de nos 30 derniers dollars (il nous est impossible de retirer avant notre arrivée sur Georgetown) nous partons à la conquête de la grande ville. 
Bourgade surpeuplée de 65 habitants, Duncan Town est forcément un hameau paisible. La première personne que l’on y croise nous appelle de loin, le contact est facile aux Bahamas. Berçant un enfant dans ses bras, elle converse à l’ombre d’une volière (où s’entassent mille et un pigeons aussi gras que des plaquettes de beurre) avec une mamie assise au volant de sa golf car. Elle s’appelle Florinda, est originaire de l’île et y a passé la grande majorité de sa vie. 


En milieu de discussion nous demandons s’il existe un commerçant sur l’île. N’y une n’y deux, Florinda au volant de sa golf car sera notre taxi visite. Inutile de proposer quoi que ce soit en échange, tout est fait de bon coeur ici. Elle nous parle un peu de sa vie, de son île et entre de grands éclats de rire, nous indique de son doigt, les différents propriétaires de maison. Sa tante, sa jumelle, le fils de celui qu’on vient de croiser s’en allant pêcher, bref tous voisins-familles quoi. On s’arrête devant une maison baignée d’une odeur suspecte. Sur des files sont suspendus des conchs . Les corps flasques des mollusques sèchent au soleil, plus tard ils seront destinés aux assiettes d’asiatiques gourmands. 


Notre chauffeurs appelle en criant, rien ne sert de sortir de voiture quand la voix peu suffire... Et quelle voix ! Quelques minutes de plus, le temps de sortir du bain et de s’habiller, une femme nous ouvre la porte. Bienvenue au food shop des Ragged Island. On y prendra une douzaine d’oeufs, 5,80$ et une boite de betteraves, 2,30$. Il nous reste donc un peu plus de 20$… Nous avons demandé par ailleurs la direction du bar de la ville, bien entendu Flo tient à nous y conduire. On s’arrête en chemin devant une case ou est garé un gros pick up rouge pour crier un coup et repartons aussi sec. Quelques secondes après, le même véhicule nous dépasse pour stopper sa course juste devant nous. Une femme en descend, c’est la nièce de Flo, la tenancière du bar, elle ouvrira pour nous… On y retrouve la tradition culinaire américaine, le fameux burgers accompagné de bières fraiches. On apprécie la cuisine tout en sachant que, bien vite, on pestera sur ce sandwich, quasi seul nourriture servie en restaurant. Le coté culinaire pour les français que nous sommes est bien le seul bémol à reprocher à la région. Car oui, de ce qu’il m’a été offert de voir du globe jusqu’a présent, si le paradis est sur terre, ben on y mange des burgers !


Rassasiés, quelques 7 dollars restants en poche, nous partons flâner les alentours de ce bourg aux allures très… calmes. On y croise quasi personne à part le pêcheur que nous avions vu hier en mer. A l’ombre d’un tamarinier, il s’évertue à faire couler le temps et sieste, le corps allongé dans un filet de pêche reconditionné en hamac, un large spliff roulé dans une feuille de cigare aux doigts. Nous passerons devant une des autres économies de l’ile, le sel. Les marées salants sont magnifiques. D’un rose éclatant, ils contrastent avec le ciel bleu et la végétation. La vue d’en haut doit valoir le coup, mais trop de vent aujourd’hui pour faire voler le drone.


La cour d'école primaire de Duncan Town.

Nous rentrons au bateau par un canal creusé au coeur de la mangrove. Il se déverse dans la baie. 




Nous devons pêcher pour le dîner. D’un petit tour d’annexe nous ramenons les conchs nécessaires pour la salade ce soir et le carry pour la nav de demain… La nuit tombe, s’en est fini des Ragged. Le passage aura été très bref, mais nous ne manquerons pas d’y retourner si l’occasion se présente…
Alex

samedi 20 août 2016

Holguin et nos derniers jours sur la grande île des Caraïbes

Nous sommes donc partis vendredi pour Holgiun, petite ville située à 40 km de Puerto de Vita, qui, sur le papier nous semble pas mal du tout. Nous avions repéré un petit hôtel sympa dans le Lonely Planet, Le Pernik. Quelque chose de simple, pas trop loin du centre, avec le wifi et qui avait apparemment tout récemment fait appel à des artistes locaux pour sa déco. A peine rentrés dans la chambre, nous demandons à en avoir une autre, malheureusement pire encore ! Nous remercierons gentiment l’hôtesse d’accueil, mais il n’est pas envisageable pour 75$ la nuit de dormir dans une chambre d’hôpital qui sent le renfermé comme jamais. Et question déco… Nous partirons donc à pieds vers le centre ville à la découverte d’Holguin et à la recherche d’un bon lit et de bonnes tables ! Et nous avons bien fait !






En chemin, on demande un peu, on tchache avec un petit monsieur bien sympa qui nous indiquera un bon petit resto cubain, puis nous allons chez Janet, une « casa particular », en plein centre. Tout simplement géniale. Janet habite avec ses soeurs et certainement ses tantes, dans une belle et grande maison. Elle propose 2 chambres à louer, lesquelles sont immenses avec salle de bain privative, lit king size et frigo, pour 25€ la nuit. On y passera une très bonne nuit, au calme. Pour ce qui est de Holguin, on y flane tranquillement. Il y a de nombreuses places et parcs, c’est assez agréable. On se fera de bons petits restaus et notamment le 1910, un délice en tout point, service, ambiance, nourriture, au top ! On se fondera même dans une soirée sur un toit terrasse où la jeunesse cubaine se déhanche sur de la musique pop à coup de mojitos et bières locales !


En discutant avec un autre petit monsieur, qui aura fait un rapide cours d’histoire de la ville à Alex, il nous conseille de nous rendre au Loma de la Cruz, un point de vue sur la ville et ses environs, accessible par un « infini » escalier… Ca nous aura fait les molets ;-) 

L'histoire de Holguin : de sa découverte par C. Colomb en 1492 à la Révolution de Castro




En prévision de notre départ pour les Bahamas et sa vie chère et que nous n’aurons accès à un supermarché avant 1 semaine, nous avions prévu de faire un gros ravitaillement. Il y a tout de même pas mal de choses qui sont jusqu’à 2 fois moins chères ici. Après avoir prévenu le taxi et négocié avec lui le tarif pour le retour (attente, plusieurs stops, …) nous lui avons chargé sa belle américaine comme jamais ! Sur le chemin du retour nous nous arrêtons sur le bord de route, où de petits stands bien fournis en fruits et légumes nous ravissent.





Mais - parce qu’il y'a toujours un « mais » à Cuba - en arrivant à la marina, le garde nous précise que les ordres nous interdisent de rentrer après 17h avec le taxi. Nous avons des courses pour un régiment, avec notamment 16 gallons d’eau, 3 packs de 24 bières, des conserves, des fruits et légumes, etc ; mais le taxi doit nous laisser à l’entrée… Aberrant ! Après avoir bataillé quelques minutes et quelques appels « au chef » plus tard, celui-ci nous autorisera à aller jusqu’au parking, mais pas de descendre au ponton. Nous ferons donc de nombreux allers-retours sur plus de 200m pour acheminer tout ça jusqu’au bateau. Heureusement le garde de nuit du ponton, Roberto, nous aidera. Cuba, ou l’art de tout compliquer…


Dimanche on prépare le bateau pour le lendemain. Nous avons aussi pas mal de choses à faire sur Internet, pour la nav, mais aussi pour le boulot pour Alex et puis des démarches pour moi parce que j’ai oublié ma CB dans un distributeur à Holguin… Et oui, j’ai fait ma boulette ! Bref. Il n’y a pas de wifi à la marina, mais un ordinateur à dispo avec comme partout des cartes internet à 2$ l’heure. Nous préparons donc tous nos mails au bateau et les mettons sur clé USB pour n’avoir qu’à les envoyer une fois connectés. Première déception, on ne peut pas lire les clés usb sur l’ordi, c’est bloqué (interdit). 2ème déception ou aberration, c’est vous qui voyez, pour avoir accès à word et donc taper nos mails avant de les envoyer, vous devez vous connecter à l’ordi avec la carte d’accès internet… Nous paierons donc 2$ pour taper du texte sur word ! Le genre de petits détails qui vous met en en pelote. Alex passera une bonne partie de la journée sur l’ordi et nous terminerons de préparer le bateau en toute fin de journée. Nous avons prévenu la marina que nous souhaitons partir au plus tôt le lendemain, il y a pas mal de vent et de houle, nous avons 60 miles à faire et il faut impérativement que nous arrivions de jour. On nous indique qu’il est impossible de partir avant 7h30. Nous ferons avec…
Une dernière petite surprise et il en sera fini de nos péripéties cubaines. Lundi matin, 8h, l’essence du bateau est faite, la Garda est à bord pour nous faire les papiers de sortie du territoire… Nous allons pouvoir partir. C’était sans compter sur la visite de dernière minute de nos amis les chiens, tous beaux, tous baveux. C’est le coup de trop ! D’une, on nous avait indiqué que les formalités ne prendraient que quelques minutes et nous avons calculé notre route en fonction. Et de deux, nous pourrir le bateau juste avant 12h de navigation, franchement c’est abusé ! 


Voilà, il en est fini de Cuba. Nous avons fait une bonne nav jusqu’aux Bahamas, les conditions étaient meilleures que ce qui était annoncé et nous avons même pu faire 3h uniquement avec la grand voile et le génois à plus de 6 noeuds, du bonheur. Puis, étant conscient que nous ne sommes pas des voileux aguerris et que l’horizon se parsème de grains où les vents grimpent à 27/28 nds, nous réduisons la toile en ajoutant le moteur afin de tout de même respecter notre timing. Nous sommes depuis lundi soir aux Ragged Island, un archipel tout au sud des Bahamas, que nous ne connaissions pas encore. Juste magnifique ! 

En résumé, Cuba, oui, mais… Non !