Nous sommes donc partis vendredi pour Holgiun, petite ville située à 40 km de Puerto de Vita, qui, sur le papier nous semble pas mal du tout. Nous avions repéré un petit hôtel sympa dans le Lonely Planet, Le Pernik. Quelque chose de simple, pas trop loin du centre, avec le wifi et qui avait apparemment tout récemment fait appel à des artistes locaux pour sa déco. A peine rentrés dans la chambre, nous demandons à en avoir une autre, malheureusement pire encore ! Nous remercierons gentiment l’hôtesse d’accueil, mais il n’est pas envisageable pour 75$ la nuit de dormir dans une chambre d’hôpital qui sent le renfermé comme jamais. Et question déco… Nous partirons donc à pieds vers le centre ville à la découverte d’Holguin et à la recherche d’un bon lit et de bonnes tables ! Et nous avons bien fait !
En chemin, on demande un peu, on tchache avec un petit monsieur bien sympa qui nous indiquera un bon petit resto cubain, puis nous allons chez Janet, une « casa particular », en plein centre. Tout simplement géniale. Janet habite avec ses soeurs et certainement ses tantes, dans une belle et grande maison. Elle propose 2 chambres à louer, lesquelles sont immenses avec salle de bain privative, lit king size et frigo, pour 25€ la nuit. On y passera une très bonne nuit, au calme. Pour ce qui est de Holguin, on y flane tranquillement. Il y a de nombreuses places et parcs, c’est assez agréable. On se fera de bons petits restaus et notamment le 1910, un délice en tout point, service, ambiance, nourriture, au top ! On se fondera même dans une soirée sur un toit terrasse où la jeunesse cubaine se déhanche sur de la musique pop à coup de mojitos et bières locales !
En discutant avec un autre petit monsieur, qui aura fait un rapide cours d’histoire de la ville à Alex, il nous conseille de nous rendre au Loma de la Cruz, un point de vue sur la ville et ses environs, accessible par un « infini » escalier… Ca nous aura fait les molets ;-)
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L'histoire de Holguin : de sa découverte par C. Colomb en 1492 à la Révolution de Castro |
En prévision de notre départ pour les Bahamas et sa vie chère et que nous n’aurons accès à un supermarché avant 1 semaine, nous avions prévu de faire un gros ravitaillement. Il y a tout de même pas mal de choses qui sont jusqu’à 2 fois moins chères ici. Après avoir prévenu le taxi et négocié avec lui le tarif pour le retour (attente, plusieurs stops, …) nous lui avons chargé sa belle américaine comme jamais ! Sur le chemin du retour nous nous arrêtons sur le bord de route, où de petits stands bien fournis en fruits et légumes nous ravissent.
Mais - parce qu’il y'a toujours un « mais » à Cuba - en arrivant à la marina, le garde nous précise que les ordres nous interdisent de rentrer après 17h avec le taxi. Nous avons des courses pour un régiment, avec notamment 16 gallons d’eau, 3 packs de 24 bières, des conserves, des fruits et légumes, etc ; mais le taxi doit nous laisser à l’entrée… Aberrant ! Après avoir bataillé quelques minutes et quelques appels « au chef » plus tard, celui-ci nous autorisera à aller jusqu’au parking, mais pas de descendre au ponton. Nous ferons donc de nombreux allers-retours sur plus de 200m pour acheminer tout ça jusqu’au bateau. Heureusement le garde de nuit du ponton, Roberto, nous aidera. Cuba, ou l’art de tout compliquer…
Dimanche on prépare le bateau pour le lendemain. Nous avons aussi pas mal de choses à faire sur Internet, pour la nav, mais aussi pour le boulot pour Alex et puis des démarches pour moi parce que j’ai oublié ma CB dans un distributeur à Holguin… Et oui, j’ai fait ma boulette ! Bref. Il n’y a pas de wifi à la marina, mais un ordinateur à dispo avec comme partout des cartes internet à 2$ l’heure. Nous préparons donc tous nos mails au bateau et les mettons sur clé USB pour n’avoir qu’à les envoyer une fois connectés. Première déception, on ne peut pas lire les clés usb sur l’ordi, c’est bloqué (interdit). 2ème déception ou aberration, c’est vous qui voyez, pour avoir accès à word et donc taper nos mails avant de les envoyer, vous devez vous connecter à l’ordi avec la carte d’accès internet… Nous paierons donc 2$ pour taper du texte sur word ! Le genre de petits détails qui vous met en en pelote. Alex passera une bonne partie de la journée sur l’ordi et nous terminerons de préparer le bateau en toute fin de journée. Nous avons prévenu la marina que nous souhaitons partir au plus tôt le lendemain, il y a pas mal de vent et de houle, nous avons 60 miles à faire et il faut impérativement que nous arrivions de jour. On nous indique qu’il est impossible de partir avant 7h30. Nous ferons avec…
Une dernière petite surprise et il en sera fini de nos péripéties cubaines. Lundi matin, 8h, l’essence du bateau est faite, la Garda est à bord pour nous faire les papiers de sortie du territoire… Nous allons pouvoir partir. C’était sans compter sur la visite de dernière minute de nos amis les chiens, tous beaux, tous baveux. C’est le coup de trop ! D’une, on nous avait indiqué que les formalités ne prendraient que quelques minutes et nous avons calculé notre route en fonction. Et de deux, nous pourrir le bateau juste avant 12h de navigation, franchement c’est abusé !
Voilà, il en est fini de Cuba. Nous avons fait une bonne nav jusqu’aux Bahamas, les conditions étaient meilleures que ce qui était annoncé et nous avons même pu faire 3h uniquement avec la grand voile et le génois à plus de 6 noeuds, du bonheur. Puis, étant conscient que nous ne sommes pas des voileux aguerris et que l’horizon se parsème de grains où les vents grimpent à 27/28 nds, nous réduisons la toile en ajoutant le moteur afin de tout de même respecter notre timing. Nous sommes depuis lundi soir aux Ragged Island, un archipel tout au sud des Bahamas, que nous ne connaissions pas encore. Juste magnifique !
En résumé, Cuba, oui, mais… Non !
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