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lundi 8 août 2016

Cuba prohibida*…

On ne pensait pas vous en raconter beaucoup de notre 3ème semaine sur Cuba, puisque nous n’avons le droit de ne rien faire en voiler, mais cela mérite quand même d’être raconter tellement c’est GROS !


Donc, après notre trip à terre, nous sommes partis samedi dernier de Varadero direction Los Cayos del Norte avec l’espoir de pouvoir chasser et plonger dans les eaux prometteuses de Cuba. Nous avons fait un premier stop à 10 miles de Varadero près du Cayo Mono, où Aurel et Alex sont allés chasser près de 3 heures dans une eau pas tout à fait claire et surtout pas très riche en poissons. Nous aurons tout de même de quoi nous faire quelques filets. La nuit fut assez agitée, le vent à tourné et la houle rentre assez pour nous faire rouler toute la nuit… Alex et moi nous nous lèveront à 4 heures afin de faire une partie de la nav de nuit et profiter une fois arrivés dans la Bahia de Cadiz, d’un mouillage bien calme que nous avions apprécié à l’aller. Comme prévu, nous avons le vent et la houle de face, on se traine. Même en tirant des bords, nous mettrons près de 10 heures pour faire 50 miles. Mais contents d’arriver dans cette baie bien jolie (à l’aller nous ne l’avions vu que de nuit). 


Après une bonne nuit de repos au calme, nous partons en annexe avec la ferme attention d’aller voir le phare et peut-être y rencontrer quelques espèces animales, dont les iguanes qui peuplent les cayes de Cuba… Mais, comme nous aurions du nous en douter, une fois à l’approche du phare, c’est une dizaine d’hommes en vêtement vert olive (couleur de la révolution) qui s’agitent, s’inquiètent et nous pris gentiment de regagner le bateau. Nous n’avons pas le droit de descendre à terre ! Déçus, mais pas surpris, nous reprenons l’annexe et nous baladons le long de l’îlot avec quelques petites baignades dans des piscines. 



Du coup, pour pouvoir aller à terre, il nous faudra trouver un îlot isolé où il n’y a pas la moindre trace de vie à quelques miles aux alentours… Après un bon repas, avec langouste, gratin de poissons et une bonne bouteille de vin, nous allons nous coucher, car nous nous sommes décidés à partir dès le lendemain matin pour Cayo Hicacal à 25 miles de là. 


Comme nous n’avons pas Internet à bord, c’est Guigui et Sara depuis Mayotte, par texto, qui nous font notre point météo quotidien, notamment pour nous ternir informés des avis de tempête… Pas de changement de prévu, encore et toujours le vent (15/20 noeuds) et la houle de face, les navigations sont longues et agitées. Le mouillage que nous trouvons est aussi calme que la veille, ça fait du bien, mais les eaux sont toujours aussi vertes et peu riches. Aurel et Alex ne se font pas plus plaisir que ça en chasse et surtout, nous n’essayons même pas de plonger ! Le lendemain nous partons naviguer en annexe dans les bras de mangrove de l’îlot, mais contrairement aux Bahamas, pas la moindre vie dans l’eau… Sur terre, nous apercevrons de nombreux iguanes, assez farouches et nous aurons du mal à les approcher ! 






Mais où est Charlie ???

Comme il n’y a rien à faire, nous partons dès 20h direction Cayo Santa Maria, notre point d’arrivée. Nous avons 60 miles à faire et devrons arriver vers 8h du matin. Il y a un peu moins de vent, mais toujours d’Est. La nuit se passe bien, nous faisons des quarts à trois, c’est assez confortable et nous arriverons à dormir un peu. A notre arrivée à la marina de Las Brujas, quelle ne fut pas notre surprise de nous voir refuser l’accès. C’est une marina nationale, non accessible aux plaisanciers étrangers ! Il va nous falloir rejoindre la prochaine marina à 25 miles de là… On est crevés, mais nous n’avons pas le choix, on ne peut même pas rester mouillés à proximité ! Pour couronner le tout, le câble de la tablette qui nous sert de GPS ne fonctionne plus, nous ne pouvons plus la recharger. Nous en avons bien un de rechange, mais il est sous scellé avec le drone. 
Ah oui, nous avions omis de vous raconter cette anecdote… A Varadero, nous avons fait voler le drone et le lendemain nous avons vu débarquer la Guardia, 6 personnes, nous demandant de nous expliquer sur l’utilisation de cet appareil. On ne sait jamais, d’ici à ce que nous souhaitions espionner… On ne sait quoi d’ailleurs ! Bref, le drone était donc sous scellé depuis et nous avions interdiction de l’ouvrir avant notre sortie des eaux cubaines ! Nous demandons donc gentiment aux douaniers de la marina de Cayo La Brujas de nous l’ouvrir pour récupérer le câble. Après 2 heures à attendre une réponse de leurs supérieurs et plusieurs tentatives de contact VHF, nous décidons de partir et de faire sauter la scellé… Risqué pour la suite, il faudra s’expliquer, parlementer encore et toujours ! 
C’est ainsi, après 7 longues heures de navigation que nous arrivons enfin à Cayo Guillermo. Nous avions lu sur des blogs que l’approche de cette marina n’était pas facile, peu d’eau dans le chenal et entrée étroite. Ce qui se vérifiera effectivement. Impossible de voir par où passer. Nous laissons donc le bateau au large de la plage avec Aurel à bord et nous partons Alex et moi en annexe voir ce qu’il en est. En arrivant à la marina, on nous confirme qu’il nous faudra venir à marée haute le lendemain vers 9 heures et donc passer la nuit sur le voilier à se faire brasser comme dans une machine à laver. On nous indiquera également le chenal d’accès, non balisé, bien entendu ! De retour au bateau, nous décidons quand même d’aller à la marina pour boire un verre et manger. Mais nous avions oublié une des fameuses règles, impossible de laisser le bateau sans personne à bord et comme nous ne souhaitions pas tirer à la courte paille pour savoir qui aura le droit de passer une soirée en solo sur le bateau, nous retournons tous les 3 sur Vega avec quelques bières… La nuit fut aussi agitée que nous l’espérions, j’en ai mal au dos ! 
Le Dock master nous avait indiqué que la marée était haute à 9h, ce qui nous semblait étrange vu qu’elle était basse à 17h30, mais bon, on se lance ! Alex a géré, il y a effectivement peu d’eau, 2,40m et nous avons un tirant d’eau de 1,65m. Avant d’entrer dans le chenal, nous regardons les bateaux de croisières journées sortir pour voir leur cap. C’est l’entrée dans la marina qui sera la plus tendue, mais encore une fois, Alex a l’oeil et nous fera une manoeuvre de toute beauté ! Ca y est, nous voilà amarrés. Passons maintenant aux formalités et aux explications. En plus de la scellé du drône, à la marina de Varadero, qui soit dit en passant, nous avait indiqué pouvoir aller à la marina de Las Brujas, ils ont oublié de noter Aurel sur les papiers de sorties de la marina, c’est comme si nous l’avions récupérer en route et ça c’est impossible !!! Bref, après quelques heures d’attente, la guardia a passé des appels à Varadero, nous pouvons enfin aller à terre. Ah oui, et la marée était haute à 12h !

Donc si nous résumons, voici quelques règles cubaines lorsque vous êtes plaisanciers (parmi certainement tant d’autres) :
  • interdiction de descendre à terre si vous n’êtes pas dans une marina
  • interdiction de sortir de la marina avec l’annexe
  • interdiction de n’avoir personne à bord si votre bateau est au mouillage et donc si vous partez vous balader en annexe, une personne doit rester à bord
  • obligation de faire des papiers d’entrée et de sortie dans chaque marina, même si vous avez déjà fait votre entrée sur le territoire
  • interdiction de faire voler un drone

L’Etat cubain ferait mieux de ne pas accepter les bateaux de particuliers… Mais cela rapporte tout de même une belle petite somme d’argent, pas fou le Fidel !

* Interdite.

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